Algérie : chroniques d'une démocratie "mal-traitée" : octobre 1988 - décembre 1992 / Belkacem Ahcène-Djaballah

Proposer "l'Histoire" de certaines années en débutant par les changements survenus à la direction des organes de presse est plus proche de la réalité qu'on ne le pense."La poursuite de l'ouverture démocratique est tributaire de la qualité des transformations qui s'opèrent dans le secteur de l'Information..." écrivait dans El Moudjahid, en date du 20 mai 1990, Ammar Belhimer, journaliste "réformateur", très proche, disait-on, du Chef du gouvernement, devenu leader de l'aile hamrouchienne de ce qui restait du Mouvement des journalistes algériens (Mja), premier directeur du quotidien El Watan , puis promoteur d'un hebdomadaire, la Semaine d'Algérie et, plus tard, d'un quotidien, la Nation. C'était, là, exagérer, à dessein, le rôle de l'Information dans le processus afin de couvrir les éventuelles critiques contre les changements d'hommes opérés. Mais, ce jugement reste relativement vrai sur le plan théorique, l'information libre et transparente, la justice indépendante et les pouvoirs séparés étant les piliers essentiels d'une vie démocratique minimum assurée d'une certaine crédibilité