La politique cosmopolitique de l'universalisme au pluralisme / [Texte imprimé] :
madame Monique Castillo
- Paris : Vrin, impr. 2012
- 1 vol. (39 p.) ; 24 cm
Conférence donnée le 21 janvier 2012
Notes bibliogr.
Le pluralisme réunit les esprits dans un même vœu de tolérance partagée. Mais tous n'entendent pas le mot " pluralisme " de la même façon. Le pluralisme, au sens démocratique, est une politique de reconnaissance de la diversité des opinions comme principe de paix sociale et de justice. Au sens humaniste, le pluralisme se présente comme une morale du respect des hommes comme semblables : si je respecte l'autre dans sa différence, c'est parce que sa différence ne fait pas obstacle au respect mutuel. Le pluralisme au sens culturellement différentialiste ou séparatiste réclame un traitement différencié des différences par des exceptions au droit commun ou par l'affirmation de soi contre l'autre (ce dont le bellicisme nationaliste a été un exemple). Alors que le pluralisme humaniste est un universalisme, le pluralisme différentialiste se dit volontiers anti-universaliste. Le premier niveau du problème apparaît ici: l'un des succès du différentialisme culturel vient de ce qu'on le considère comme une intensification de l'exigence humaniste d'égalité, en regardant le relativisme culturel comme un élargissement du principe d'égalité entre les hommes. Il résulte de cette ambiguïté que l'humanisme laïc, paradoxalement, peut servir de caution morale au séparatisme culturel