Sociabilité et convivialité en Europe et en Amérique aux XVIIè et XVIIIè siècles [Texte imprimé] /
sous la direction de Rémy Duthille, Jean Mondot, Cécile Révauger
- Bordeaux : Centre interdisciplinaire bordelais d'étude des Lumières, impr. 2013
- 1 vol. (261 p.) ; 24 cm
Numéro spécial de revue
Bibliogr. en fin d'articles
Les philosophes du XVIIIe siècle ont tenté de trouver l'origine de la société. Comment expliquer ce vivre ensemble à la fois nécessaire indispensable et en même temps menacé par des luttes et des conflits internes? C'est l'anthropologie qui a donné la réponse: l'homme est faible seul et ne survit que par et dans la société. D'ailleurs, s'il n'a pas d'organes adaptés au milieu dans lequel il vit, il a en revanche un sens inné de la société dont la parole est le premier et constant instrument. La sociabilité est une donnée naturelle de l'homme. Spontanément il se tourne vers son prochain, condition de sa survie et de son épanouissement. C'était une idée ancienne défendue avec force dans l'encyclopédie et magnifiée par des pratiques sociales renouvelées au cours du siècle - salons, bureaux d'esprits, cafés, clubs, loges maçonniques, sociétés diverses scientifiques de lecture, etc. Dans ces lieux on essaie d'éliminer les facteurs de désordre ou les défauts dans la société. Et là intervient avant même que le mot n'existe une manifestation intensifiée de la sociabilité, la convivialité. Elle est célébration de la sociabilité par la fête et en général des plaisirs. Si on la trouve particulièrement autour d'une bonne table - le mot serait une invention de Brillat- Savarin -, ce n'est pas un lieu exclusif