Histoire, nation et identité les femmes dans l'espace autobiographique entre la France et l'Algérie / [Ressource électronique] :
Barbara Boyer
- (396 p.)
Ph. D. : French : University of Southern California : 2008
Bibliogr. p. 386-396
Au carrefour des trois moments cruciaux de l'histoire entre l'Algérie et la France (colonisation, décolonisation, postcolonialisme), le point de départ à l'origine de l'écriture est marqué par une volonté de sortir des systèmes qui emprisonnent (colonial, patriarcal, familial, classe, religieux, scolaire, linguistique, etc.) et qui contribuent au sentiment d'exclusion et d'invisibilité identitaire. Les oeuvres étudiées permettent de faire cette première constatation : c'est que, dans le cas des récits autobiographiques de l'entre-deux, il s'agit d'une écriture de la rupture (avec les modes de pensée, les discours dominants, les origines, la culture traditionnelle des parents, etc.). Je montre que cette écriture de la rupture s'exprime par l'utilisation de l'aspect ambivalent de ces systèmes qui emprisonnent et qui sont déstabilisés pour renverser le fondement même des pensées hégémoniques des discours dominants et remettre ainsi en cause tous les processus de domination (aussi bien de l'impérialisme colonial, que du paternalisme islamique, ou de l'idéologie nationale eurocentrique). Les textes se posent en rupture face à tous ces systèmes de valeur, parce que les divergences qu'ils présentent sont à l'origine de l'instabilité de l'identité à la fois individuelle, culturelle et nationale dans laquelle les narratrices ne se retrouvent plus. La deuxième constatation qui ressort de cette étude est que le récit autobiographique féminin entre la France et l'Algérie trouve toujours son origine dans un acte de destruction et de perte