Objets nomades : circulations matérielles, appropriations et formations des identités à l'ère de la première mondialisation, XVIe-XVIIIe siècles /
édité par Ariane Fennetaux, Anne-Marie Miller-Blaise, Nancy Oddo
- Turnhout : Brepols, DL 2020
- (327 p.)
- Techne : Savoir, technique et culture matérielle ; 5 .
Cet ouvrage vise à confronter une approche historique des objets dans leur dimension sociale, économique et technique, à l'étude des objets dans l'art et la littérature, qui offrent autant de « traces » de la vie de ces objets nous permettant de définir leur trajectoire et les modalités de leurs appropriations. Les objets, entendus comme les biens matériels divers (vêtements et accessoires, objets du quotidien, instruments techniques, scientifiques ou de musique, objets d'art...) et leurs circulations seront étudiés pour comprendre les différents phénomènes d'appropriation, de transculturation ou d'hybridation qui animent et accompagnent ces mouvements à la fois dans l'espace européen et entre l'Europe et le reste du monde. Porteurs et vecteurs de circulations culturelles et identitaires, les objets (qu'il s'agisse de biens de consommation, d'outils, d'objets de dévotion, ou d'objets d'art) traversent les espaces nationaux et interrogent par leur mobilité les frontières nationales, religieuses ou linguistiques alors en formation. L'époque moderne voit en effet se développer à travers l'Europe des tentatives de définition ou de consolidation d'espaces nationaux géographiques, linguistiques et religieux. Ces frontières, qui naissent en partie en opposition à une culture de Cour et une culture aristocratique Renaissante par définition nomades, sont le fruit d'une nouvelle philosophie politique. Suivre les trajectoires de ces objets permet, dès lors, de mettre au jour la tension entre sédentarité et mobilité que Daniel Roche a définie comme un enjeu majeur de la modernité.