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100 1 _aHassner, Pierre
_d(1933-2018)
_eAuteur
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_959201
245 1 3 _aLa signification du 11 septembre
_h[Texte imprimé] /
_cM. Pierre Hassner
300 _a1 vol. (40 p.) ;
_c24 cm
500 _aConférence donnée le 19 janvier 2002
504 _aNotes bibliogr.
520 _aPlutôt qu'un "argument" unique et cohérent, c'est une série de réflexions quelque peu disparates, mais néanmoins liées, qui voudraient, à travers un va-et-vient entre observations politiques et questions philosophiques, commencer à tracer des pistes en vue d'une interprétation de la période à laquelle l'attentat du 11 septembre 2001 nous a introduit ou qu'il révèle. L'Occident était ou se croyait être dans le monde de Locke, avec des ouvertures sur le monde de Kant, il se retrouve dans le monde de Hobbes avec des ouvertures sur le monde de Nietzsche et sur celui de Marx. Nos sociétés dominées par l'activité économique ou par l'individualisme possessif sont en même temps celles où la prospérité, la démocratie et la paix semblaient avoir partie liée et pointer vers les trois articles du Projet de Paix Perpétuelle : gouvernement républicain, organisation internationale, droit cosmopolitique. Aujourd'hui, la sécurité redevient la préoccupation majeure, ce qui entraîne un risque de despotisme ou de sacrifice des libertés. « La lutte pour la domination du monde au nom de principes métaphysiques » qui devait caractériser le XXe siècle selon Nietzsche, semble reprendre à l'aube du XXIe. Mais, plus qu'une lutte des idéologies ou des civilisations, elle semble entraînée par les conséquences de la « mort de Dieu », par la révolte contre un monde relativiste, sécularisé, désenchanté, par une révolte nihiliste contre le nihilisme. D'autre part, l'écho que rencontre cette révolte se nourrit du sentiment qu'éprouve une partie de l'humanité de constituer une majorité de « damnés de la terre » face aux maîtres exploiteurs et arrogants de celle-ci. En termes plus directement politiques, le terrorisme auteur de l'attentat exprime avant tout un fanatisme ou un totalitarisme religieux qui prend la suite des totalitarismes idéologiques du XXe siècle. Mais son écho est lié à la globalisation, aux inégalités qu'elle suscite et dont elle fait prendre conscience, au désespoir, à l'envie ou au sentiment d'injustice que provoquent ces perceptions. Dans les deux directions, les musulmans arabes sont au premier rang, d'une part parce que la religion musulmane a moins été influencée par la sécularisation que les autres religions monothéistes et conserve un potentiel terroriste (souligné par Hegel qui la rapproche du jacobinisme), d'autre part parce que les Arabes, humiliés par le contraste entre leur éclat intellectuel et leur puissance passés et leur humiliation actuelle, se considèrent comme victimes d'une injustice et d'une oppression particulières exercées par l'occupation israélienne soutenue par les Etats-Unis. Si l'on veut désigner l'ennemi commun des terroristes suicidaires ou apocalyptiques, il s'agit de la modernité et de son régime dominant : le libéralisme pluraliste, intellectuel, politique et économique. Le terrorisme crée une situation d'insécurité permanente qui contraste avec le mouvement de pacification des sociétés bourgeoises ou libérales. La paix intérieure garantie par l'Etat de droit et la paix extérieure garantie par l'équilibre nucléaire sont mises en question. La dissuasion ne peut opérer face à ceux qui recherchent le suicide et l'apocalypse. Il ne reste que la prévention et la préemption - avec le danger d'escalade et d'incertitude qu'elles comportent face à une menace multiple et anonyme : les enveloppes à l'anthrax et les attentats de la secte Aoum au Japon sont encore plus symboliques, parce que plus mystérieux, que ceux de Ben Laden. Cette situation peut être dédramatisée si, pendant quelque temps, il n'y a pas d'autres attentats spectaculaires, mais fondamentalement elle risque d'être permanente si le progrès de la technique permet à un petit nombre d'individus de provoquer des destructions jadis à la portée des seuls Etats, et si les
546 _aRésumés en français et en anglais
773 0 _tBulletin de la Société française de philosophie. -
_dParis : Vrin, impr. 2002. -
_gVol. 96, n. 2, 2002. -
_x0037-9352
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